Journalisme Magazine est sans doute plein de défauts. C’est normal. Car Journalisme Magazine est le laboratoire des journalistes, et de celles et ceux qui veulent le devenir. Qui dit laboratoire dit : “erreurs, bugs, plantages.” Nous le prévoyons. Nous le craignons. Mais nous l’assumons. Et nous comptons sur votre vigilance pour nous signaler toute erreur ou bug qui nous aurait échappé.
Pourquoi “Journalisme Magazine” ? Parce qu’aujourd’hui, nous sommes toutes et tous de potentiels journalistes. Et ce, dès lors que nous postons des textes sur LinkedIn, Facebook, ou même Twitter. Est-ce un hasard si plus de 70 000 personnes se revendiquent « journalistes » sur LinkedIn France, alors même que le total des cartes de presse dépasse à peine 30 000 en 2020? Pas forcément. On peut même s’inquiéter de cette tendance au « tous journalistes ! » Est-elle une menace pour le journalisme? Pas forcément non plus. Car, que l’on publie dans un média classique ou sur les réseaux sociaux, poster un texte nous engage vis-à-vis de nos lecteurs et lectrices:
Les faits et infos exposés sont-ils exacts ? Etayés ? Datés ? Le texte est-il clair ? Partial ? Sourcé ? Une info partagée telle quelle est-elle une fake news ? Autant de question que des millions d’internautes peuvent se poser.
Journalisme Magazine voudra aider celles et ceux qui veulent connaître les fondamentaux de la transmission d’information, que ce soit sur des sites perso, les réseaux sociaux, les sites d’info, mais aussi le Print, la TV ou la radio.
Un laboratoire pour la presse
Journalisme Magazine est aussi un laboratoire. Un laboratoire pour tenter d’inventer le média presse de demain.
Par exemple, la version papier de Journalisme Magazine, c’est une “carte de restaurant”. Sur douze pages, vous pouvez découvrir le début des articles qui se trouvent sur le site.
A la fin de chaque extrait d’article, un QR Code vous permet d’accéder directement à la suite de l’article en ligne, grâce au lecteur QR Code de votre smartphone (ou grâce à un lien imprimé mais très court, du type bit.ly, à taper dans votre navigateur, pour celles et ceux qui n’ont pas de lecteur de QR Code).
Certains articles en ligne ne sont pas répertoriés dans le « menu papier » de Journalisme Magazine: ce sont notamment des articles d’actualité chaude, ou des articles courts.
Pourquoi avoir fait ce choix ? Parce que la presse en ligne souffre d’un défaut majeur. Son “inventaire” n’est pas mis en valeur. Cliquer au hasard sur un article via Google News, et tomber sans trop s’en rendre compte sur le site qui héberge l’article, c’est comme entrer dans une petite boutique d’une ruelle du IXe arrondissement, sans se rendre compte que cette boutique minuscule fait partie des Galeries Lafayette ou du Printemps.
Certes, la home page des sites est censée être leur vitrine.
Alors oui, mais non.
Car cette vitrine change continuellement, plusieurs fois par jour, et ne reflète ni l’ensemble du site, ni une proposition de contenu claire, exhaustive et cohérente. Une info chasse l’autre.
Avec les douze pages papier de Journalisme Magazine en main, la lectrice ou le lecteur peuvent voir d’un coup d’oeil quels sont les gros articles ou les papiers de fond qui ont été rajoutés le mois dernier sur le site. Ils ont accès à une offre claire, cohérente, lisible. S’ils veulent lire l’article en entier, ils sortent leur smartphone, et flashent le QR code pour accéder au site. Certaines et certains d’entre-vous ont ainsi accédé à cet article Web en flashant le QR code imprimé dans la version papier de Journalisme Magazine.
Interaction Papier & Web
L’interaction entre le papier et le Web est ici fondamentale et structurante. Non, le papier ne disparaîtra pas demain. Oui, des progrès restent à faire au niveau des sites d’info. Les deux outils sont complémentaires. Simplement, nous avons voulu renverser les deux tendances actuelles qui plombent les sites d’information.
La première ? Aujourd’hui, Web et Print fonctionnent trop souvent de façon séparée. Au sein d’un média, un article paraît sur le Print, et d’autres papiers sur le même sujet paraissent sur le Web, sans réelle complémentarité. Une règle d’or pourrait être instaurée : tous les articles paraissant sur le Print devront inclure (via un QR Code ou un lien bitly) une extension vers des compléments sur le Web (vidéos, interviews, graphiques animés, podcasts.)
A l’avenir, les journaux et magazines “papier” seront le “menu” ou la “carte” du site Web: ils contiendront toujours des articles longs, bien sûr, mais aussi des articles courts et accrocheurs, ou des articles de cadrage qui donneront envie de lire en ligne la suite d’un dossier (autres articles complémentaires, vidéos, podcasts, graphiques animés…) sur le Web.
Lors des réunions de rédaction, les équipes du Web et du Print, ensemble, décideront des “dossiers du jour” : ils donneront lieu, le jour même, à la publication de papiers “urgents” sur le Web et, le lendemain, à un article dans le Print, qui sera une “clé d’entrée” vers les autres articles, vidéos, podcasts, graphiques animés du dossier en question. Un “animateur”, issu indifféremment du Web ou du Print, sera désigné par la hiérarchie pour coordonner tel ou tel dossier à la fois sur le Print et le Web.
Journalisme Magazine est aussi un laboratoire en matière de “business-model”. Dire que la presse a besoin de repenser ses business-models est un euphémisme. Notre site et son extension papier auront donc vocation à tester un nouveau modèle économique. Car la deuxième tendance que nous voulons prendre à contre-courant, c’est celle qui veut que le titre papier soit vendu très cher, trop cher, tandis que son site Web est peu onéreux voire gratuit.
Web payant, papier gratuit
Avec JM, c’est donc le contraire. Le magazine papier sera très peu cher, voire quasi offert, de même qu’on ne fait pas payer la lecture du menu d’un restaurant. Mais l’accès au site, à terme, sera payant -sauf pour les articles courts ou d’actualité.
Ils seront ou bien payants à l’acte (entre 0,90 et 5 euros), ou bien payants via un abonnement -les deux solutions coexisteront. Pour l’instant, l’accès à Journalisme Magazine est totalement gratuit. (Et il le restera pour les adhérents de notre syndicat la CGC-Journalistes, qui édite Journalisme Magazine.)
Car Journalisme Magazine est en phase de test. Nous ignorons totalement si ce nouveau modèle d’affaires sera un succès. C’est pourquoi nous voulons avancer avec modestie, lentement, et, surtout, grâce à l’aide de vos retours, remarques, critiques, observations et réflexions. Car c’est vous qui ferez, ou non, le succès de Journalisme Magazine, le magazine des journalistes et de celles et ceux qui veulent le devenir, le magazine qui veut inventer un modèle d’affaires rentable pour la presse, le magazine du journalisme à la carte.
La rédaction